Les 3 Clouds : Stratégie
d'entreprise, Innovation et Transformation applicative !
"La mise en œuvre des nouvelles
opportunités liées aux mutations engendrées par les technologies..." [stop !]
Si on démarre l'article comme cela, l'angle de réflexion n'est pas le bon et ne
produira que du commentaire technologique stérile!
"La prise en compte des
nouvelles exigences liées aux mutations métiers..." [Mieux !] cette
formulation a l'avantage de présenter un angle d'attaque qui implique
directement nos fameuses entités clientes MOA dans une démarche qui nécessitera
de toute façon leur funding et une mise en perspective de leurs propres
intérêts, […], un business case, en fait.
En reformulant, cela veut dire que sans vision en
adéquation avec la stratégie de l'entreprise, point de business case et encore
moins de crédibilité pour solliciter un budget de modernisation ou de
transformation d'un portefeuille applicatif existant, ne parlons même pas
d'innovation. Après tout, le voyagiste ne vous dépeint jamais le trajet en
lui-même mais bien la destination de rêve qui répond à vos besoins, même si au
final vous financez bien un billet pour y aller. Attention, le voyage compte également, transport/sécurité/temps de trajet sont des contraintes imposées de l'exercice.
Quel est le problème ?
Décennie après décennie, la maturité des métiers informatiques a progressé
presque en suivant le cycle de vie d’une construction de solution
[spécifications, développement, tests, intégration continue, etc.] Nous sommes passé d'un mode artisanal héroïque à un mode industriel R.O.I.que.
Cette maturité est fondée sur des briques techniques et librairies communautaires, des outils de simplification, de
gestion de référentiels, d’analyse, etc. basés sur des standards et normes, des
best practices, et des modèles qui deviennent des briques élémentaires de
construction, des pièces de Légo au service des architectes applicatifs et du
système d'information ainsi que des équipes de réalisation MOE.
Dans le même temps, les logiques de réduction de coûts
ont externalisé les compétences au profit d'intégrateurs qui ont capturé
certains Assets de leurs clients. La connaissance microscopique des
problématiques d'implémentation [le diable est dans les détails] et les
personnels capables de les appréhender et de les mettre en œuvre sont donc
ailleurs, et surtout externes aux Directions SI.
Ce ne sont plus des compétences en "direct
report" des CIO. Les seules visions que ces CIO conservent sont
budgétaires et relatives à l'urbanisation du système d'information qu'ils
gèrent et à la naissance de grands domaines fonctionnels comme la BI, la paye,
la comptabilité, le CRM, l'eCommerce, etc. sur lesquels des éditeurs se sont
positionnés et que des intégrateurs complètent et administrent pour composer
des solutions qui rationalisent de plus en plus le portefeuille applicatif.
De la même manière que les développeurs ont quitté les
problématiques de gestion de ressources pour devenir des configurateurs et des
experts du paramétrage d'ERP et de COTS,
Les CIO sont désormais relégués au rang d’éditeurs de
RFI/RFP et de gestionnaires de contrats d'oursoursing, au rang de chasseurs de
coûts sous délégation des CFO.
Une contrainte qui devient une opportunité ?
Oui ! Rebellez-vous! Redevenez les visionnaires précurseurs de jadis.
L'occasion est unique de se repositionner puisque l'on taille en pleine étoffe!
Les sujets sont légions: BigData, Cloud services, Cloud orchestration,
recomposition des processus métiers de manière transverse (par opposition aux silos
d’antan), etc.
Si vous pensez que vous avez une compréhension de la
stratégie de votre entreprise et que vous avez su vous entourer de partenaires
et conseils avisés alors vous devriez pouvoir être la clef des nouvelles zones
de développement, de différenciation, et de croissance de votre entreprise
(GrowthData !). Vous êtes à l'intersection et à l'arbitrage des offres
"boites à outils" et des "cas d'usages", il vous appartient
de pousser l'innovation [la vraie : pas celle qui n’est qu’un nouveau cas
d’usage d’une technique en voie de banalisation !] celle qui a une
définition économique concrète [le fameux business case], celle qui développe
l’organisation et qui vous permettra de financer la modernisation de vos
applications vieillissantes qui ont creusé une dette technique si importante
que vous l’ignorez, faute d’aborder le sujet. Attendez-vous de devoir
invoquer une rupture technologique dont l’anticipation a été sans cesse
repoussée [à l’image des Pacbase, Forté, ou Gembase, VaxVMS, et des futurs] ?
Ne vous laissez pas bercer d'illusions, le Cloud c'est de
la masse et de l'industrialisation, donc ne tombez pas sous le
coût/coup de charlatans prétendant faire du moderne avec de l'artisanal.
Demandez-leur simplement le montant de leur investissement dans les programmes
d'automatisation et de standardisation du service qu'il prétendent savoir
délivrer. Les intégrateurs « globalement local » ne se relèveront pas
des enjeux que nous avons devant nous, de vrais partenaires industriels ayant
une approche solution des projets et des services seront les seuls capables de
relever les changements que l'on vous demandera parce qu'ils sont les seuls à
avoir délivré au forfait des engagements de résultats tandis que les autres
effectuaient de la régie avec engagement de moyens.
La gouvernance et la rigueur imposées par l'ordre de
grandeur de ces projets font appel à des réflexes et méthodes de gestion de
projet qui ne s'acquièrent que par l'expérience et ne se décrètent pas, elles
ne s’improvisent pas. Les notions de SLA, QoS, délais, T2V, T2M, livrables,
prix fixes, ArchitectureS, etc. ont été fuits depuis longtemps par les
intégrateurs Low Costs pourvoyeurs d’Utility Services. Le temps des
gestionnaires de contrats, hésitant à sauter le pas des transformations parce
qu'il n'ont plus l'habitude de gérer un signoff de spécifications
fonctionnelles, et enchainant les POC techniques est très largement dépassé. Le
CIO redevient l'instrument de croissance qu'il n'était plus pour peu qu’il
sache s'associer aux visionnaires de l'entreprise. Il sera naturellement celui
qui apportera les bons moyens au bon moment, de manière pertinente parce
qu'anticipée.
Dans ce contexte, le conseil prend tout son sens et
devient difficile parce qu'il se fait à un niveau de décision inhabituel et
impliquant le CEO, CFO, et CIO à nouveau alliés pour conseillez et guider
les SL et MOA qui croient pouvoir acheter du logiciel tout prêt ou de la
solution prêt-à-installer en direct, sans l’aide du CIO. Il est grand temps
d’avoir une roadmap d’innovation repositionnant les services de l’entreprise
dans le Cloud [New Style of Service], et envisageant la transformation des
Assets applicatifs devant être capitalisés vers le Cloud [New Style of IT], et
déclinant la stratégie Cloud métier de votre entreprise [New Style of
Delivery] !
è Faisons route ensemble avant que votre patron ne nous
demande pourquoi nous ne collaborons pas encore.